Les repas Biologiques

Casser les préjugés du BIO

Bien qu’en 2021 le désir de mieux consommer s’accroît, nombreux sont ceux qui refusent encore une alimentation à base de produits biologiques, mais pourquoi un tel rejet ?

Ces individus, on les appelle les « biosceptiques », car ils ne croient pas à tout ce qui est dit sur les bienfaits du bio. Pourtant, l’agriculture bio est une garantie encadrée par la loi. La certification « Agriculture Biologique » (AB) est le mode de production agricole le plus contrôlé de France. Les produits bio sont reconnaissables par le logo « eurofeuille » (label de l’Union Européenne obligatoire), éventuellement accompagné du logo AB (label français optionnel). Ces logos signifient que la ferme, le transformateur et le distributeur ont tous été contrôlés, au minimum une fois par an, par un organisme certificateur qui garantit le respect du cahier des charges de l’agriculture biologique. C’est le seul mode de production agricole qui soit autant et aussi bien contrôlé. Les organismes certificateurs effectuent des contrôles stricts et systématiques sur les lieux de production et de transformation, ainsi que des prélèvements et analyses pour vérifier la non-utilisation de produits chimiques ou d’OGM.

Si l’on s’intéresse aux différents avis et opinions des biosceptiques, force est de constater qu’ils sont donc basés sur des préjugés infondés. Au fil de cet article nous allons essayer de casser les principaux préjugés un par un, en espérant qu’un proche d’un biosceptique ou que l’un d’entre eux passe par là, afin d’avoir toutes les réponses à ses questions.

Premier préjugé : « Consommer Bio, ça coûte cher ! »
Ce n’est, en effet, pas tout à fait vrai, car il existe des bonnes pratiques à mettre en œuvre pour manger bio sans se ruiner. Tout d’abord, privilégiez la vente directe et les magasins de producteurs ; ils coûtent bien moins cher que les grands distributeurs qui revendent des produits bio, et ils favorisent souvent la vente en vrac et les conditionnements familiaux. Ensuite, consommez différemment ; achetez des fruits et légumes de saison, évitez d’acheter des plats préparés et testez l’association des céréales et légumineuses (pois, haricots, lentilles vertes, lentilles corail…), cuisinez les restes, et donc réduisez le gaspillage alimentaire.

Deuxième préjugé : « Le bio ça vient de loin, je préfère le local ! »
Le “bio” et le “local” sont des notions différentes, mais non opposables.
Le “bio” fait référence à un mode de production, contrôlée dans un cadre rigoureux et reconnu en tant que signe de qualité officiel. La mention “local” renvoie à une notion de proximité entre le lieu de production et le lieu de consommation. Un produit bio, comme un produit conventionnel, peut donc être local… ou non !
Si un produit bio n’est pas forcément local, près de 80 % des produits bio sur le marché français sont d’origine française et 50 % d’origine régionale. C’est au consommateur d’être vigilant sur :

  • L’origine géographique du produit
  • La saisonnalité, notamment des fruits et légumes
  • La lecture des étiquettes ; la réglementation bio impose la mention de l’origine des matières premières : Agriculture UE (matières premières produites en Europe), Agriculture non UE (matières premières importées) ou Agriculture France (pour 98 % minimum de la matière première produite en France).

Troisième préjugé : « Le bio ça n’est pas forcément meilleur pour la santé et pour l’environnement!»
En termes de santé, le rapport INSERM publié en 2013 dresse un bilan des différentes études scientifiques existantes sur le sujet. Il démontre une corrélation positive entre pesticides et certaines pathologies graves chez les adultes et les enfants, notamment en zone rurale, due à la contamination de l’air (tumeurs, maladies neurodégénératives, troubles de la fertilité, leucémies, etc.). Dans ce contexte, l’agriculture biologique, proscrivant l’emploi de produits phytosanitaires de synthèse, reste la meilleure réponse afin d’éliminer ces risques pour la santé humaine.
Mais la principale voie d’exposition aux pesticides reste la voie orale par le biais de l’alimentation. Selon une étude de Générations Futures intitulée “Menus Toxiques”, on retrouve 223 fois moins de résidus de pesticides dans les aliments bio. Par ailleurs, 17 résidus de pesticides suspectés d’être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens ont été détectés dans des produits non bio.

En ce qui concerne l’agriculture, pour fertiliser les sols, les agriculteurs biologiques utilisent fumier, compost, engrais organiques, et introduisent dans leur assolement des légumineuses qui sont capables de fixer l’azote de l’air pour le rendre disponible dans le sol.
Pour protéger les cultures, les producteurs bio ont recours à des variétés naturellement résistantes, aux rotations des cultures, au désherbage mécanique, à la lutte biologique et à des traitements naturels aux dosages contrôlés.
Pour limiter l’usage d’antibiotiques, les éleveurs bio privilégient l’utilisation de plantes (phytothérapie, aromathérapie), d’oligoéléments et de l’homéopathie, tout en promouvant les races autochtones davantage adaptées aux conditions locales.
L’ensemble de ces pratiques préserve la biodiversité, la fertilité des sols ainsi que la qualité de l’air et de l’eau. C’est pourquoi la bio est le seul signe officiel de qualité qui apporte des garanties aux consommateurs sur le plan environnemental.

Quatrième préjugé : « Le Bio ce n’est pas mieux pour le bien-être animal ! »
Si ! Grâce à la réglementation Bio qui impose des règles en termes de bien-être animal qui n’existent pas en agriculture conventionnelle.
En effet, le respect des rythmes naturels des animaux, l’accès à des espaces de plein air et la stricte limitation de la densité dans les bâtiments sont des principes fondamentaux de l’élevage biologique. Pour chaque espèce, une densité maximale est définie pour favoriser le confort et éviter les risques sanitaires. L’accès à des pâturages pour les ruminants et à des parcours pour les volailles est obligatoire.
D’autre part, la durée de vie des animaux est allongée par rapport à l’agriculture conventionnelle (81 jours au minimum pour les poulets bio contre 35 à 40 jours pour un poulet standard).
La majorité des consommateurs qui achète de la viande bio le savent : 78 % d’entre eux le font car « elle est issue d’élevages respectueux du bien-être animal »

Cinquième préjugé : « Le Bio ça ne peut pas nourrir le monde ! »
On estime qu’il faut en moyenne 200 kg d’équivalent céréales par habitant pour être bien nourri, or nous en produisons aujourd‘hui 330 kg. Aujourd’hui, 800 millions d’humains souffrent de la faim chaque année, faute d’avoir accès à une nourriture pourtant disponible. C’est donc bien de la répartition des richesses dont il est question !
Si l’agriculture biologique implique des rendements égaux ou inférieurs de 8 à 25 % à ceux de l’agriculture conventionnelle dans les pays occidentaux, c’est loin d’être le cas dans les pays du Sud où elle permet d’améliorer les rendements de 50 à 100 % tout en augmentant l’autonomie des paysans. Et même en Europe, si la bio bénéficiait d’autant d’investissements de recherche que l’agriculture conventionnelle, cette différence ne serait sûrement plus d’actualité !
A contrario, l’agriculture conventionnelle dégrade les sols et la ressource en eau. Sa compétitivité présumée est conditionnée aux réserves de pétrole nécessaires à la production des engrais et pesticides. Dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles disponibles, la bio apparait comme une solution véritablement durable !

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